Kiabi, toujours loin des promesses d'emplois prévues !
Publié le 13 Septembre 2010
un entrepôt géant
lundi 13.09.2010, 05:06
Une pièce de plus dans le schéma logistique de l'enseigne régionale Kiabi. Onze cellules, 66 000 m² d'entrepôt, la plateforme de Lauwin-Planque dessert des magasins en France et à l'étranger.
Pas âme qui vive. Dans cette cellule-là, huit robots stockent et déstockent des cartons perchés jusqu'à 8,5 mètres. Ludovic Laleuw, directeur de la plateforme Kiabi en ZAC de Lauwin-Planque, commente : « C'est la première fois qu'un de nos sites logistiques (il y en a cinq)est équipé d'un stockage automatisé. Les allées ont 88 mètres de long. On peut entreposer 100 000 colis. » À voir les racks vides, on est loin d'atteindre le nombre. Normal. L'entrepôt, en exploitation depuis quinze mois, qui donne du travail à 180 collaborateurs, ne tourne pas encore à pleine capacité. Pas d'inquiétude. « Ce site a été ouvert pour absorber la croissance de Kiabi. »
Et, justement, Kiabi, « la mode à petits prix », a des appétits d'ogre. D'ici à la fin de l'année, le groupe français de distribution de prêt-à-porter, créé en 1978 à Roncq par Patrick Mulliez, devrait compter 400 magasins. Et vendre beaucoup plus de pantacourts et de débardeurs made en China, India, Bengaladesh, Marocco... De 144 millions de pièces traitées et vendues en 2009, on atteindra les 190 millions cette année. Contre 50 millions (seulement) en 2004.
Le site de Lauwin-Planque est le navire amiral. Le plus grand (66 000 m²). Le plus moderne. Le plus écolo aussi. La charpente est en lamellé collé avec du bois provenant de forêts gérées durablement. Les apports lumineux extérieurs latéraux dans chaque cellule réduisent la consommation d'énergie pour l'éclairage. Dix-sept segments produits transitent par ce lieu situé aux portes de Douai. Après avoir traversé les mers, transité par les ports du Havre, Rotterdam ou Anvers, ou voyagé en avion (15 % des volumes), la marchandise, ré-acheminée par train, fait escale à... Dourges. Les pièces y sont déchargées, palettisées et expédiées, par camions, vers l'un des quatre entrepôts (Villeneuve-d'Ascq, la plateforme historique, Saint-Dizier dans l'Ain, Tournai en Belgique, ou Lauwin-Planque). « Nous ne sommes pas organisés de manière régionale. Un site traite une partie de la gamme », explique Ludovic Laleuw.
Ainsi, les produits cintrés (costumes, manteaux...) sont la spécialité de Tournai. À Lauwin-Planque, on s'occupe du garçon 3-10 ans, de l'hommecasual... Et de l'agencement des nouveaux magasins. Dans l'une des onze cellules attendent des lames de parquet, des penderies, des mannequins. « On prépare le kit magasin. À terme, cette activité-là ne restera pas ici. » Quai 36. Des boxs sont en attente de chargement. Destination Avignon. L'une des quatorze plateformes de dégroupage française, espagnole, italienne. Dans quelques heures, le magasin de Bédarrieux sera livré. Et le trench froissé effet brillant de madame bientôt rangé dans l'armoire.
PAR BERTRAND BUSSIÈRE