Mauvaise anticipation de la CAD...les déchets finiront dans les champs !

Publié le 3 Avril 2012

Leurs bennes débordent : les déchetteries sont saturées par l'afflux de déchets verts

mardi 03.04.2012, 05:02 La Voix du Nord

 À Cuincy, la benne à ferailles a été poussée pour laisser la place à celle des déchets verts.À Cuincy, la benne à ferailles a été poussée pour laisser la place à celle des déchets verts.
|  ON EN PARLE |

Avec la suppression de la collecte gratuite en porte-à-porte des déchets verts, les quatre déchetteries de la CAD doivent faire face depuis le 1 er mars à un regain de fréquentation. Qu'elles ont bien du mal à absorber...

 

PAR NATHALIE LABREIGNE

Ils ont zappé la grasse matinée du dimanche pour faire place nette dans leur jardin. Leurs coffres remplis de tontes de gazon, de branchages, et autres mauvaises herbes, les usagers de la déchetterie de Cuincy patientent. Au volant. La file de voiture s'allonge et il n'est que dix heures et demie. « Hier, il y avait 25 minutes d'attente », confie l'employé qui régule le flux des véhicules. Avec le sourire, même si les visages qu'il croise en haut de la rampe d'accès portent souvent la marque de la contrariété. « Ce matin, à l'ouverture à 9 heures, il y avait déjà quatorze voitures qui attendaient. Les gens sont énervés, ils s'en prennent parfois à nous, mais on n'y peut rien ! » Un mois que les employés des déchetteries de la CAD doivent user de la plus grande diplomatie avec les usagers : « C'est invivable, de la folie. Les quatre sont saturées », lâche l'homme au gilet fluo, tout en faisant signe à une voiture d'avancer. « Pour des déchets verts ? C'est par ici », indique-t-il. Un retraité de Courchelettes entreprend de vider de grands sacs poubelles, remplis d'herbe coupée. « J'aurais voulu un deuxième composteur, mais ce n'est pas possible », confie cet habitant qui n'a pas souhaité louer un bac à la CAD.

Ses tontes atterrissent dans une benne, située à l'emplacement habituellement réservé aux ferrailles. « J'ai dû pousser l'autre benne, pour que ça aille mieux », explique l'employé de la déchetterie. Seul en poste, ce dimanche matin. Et assez désabusé : « On fait six bennes sur la journée, un samedi. L'année dernière, c'était rare, commente-t-il. Certaines personnes laissent leur voiture à l'entrée et viennent à pied, pour ne pas attendre. D'autres râlent. Ça fait des queues sur la route et ça bloque la circulation des camions de l'entreprise en face. » Et des automobilistes, qui empruntent la rue du Champ-de-tir, et sont parfois contraints de slalommer dangereusement entre les véhicules à l'arrêt. « Je sais que lorsque je vais fermer, à 11 h 45, je vais être obligé de renvoyer certains chez eux. Ça ne va pas leur plaire ... » À quelques kilomètres de là, fosse n° 9 à Roost-Warendin, son collègue tend le dos. Il a dû baisser plus tôt que prévu la barrière de la déchetterie, pour interdire l'accès aux bennes à déchets verts, pleines à ras bord. Et temporise auprès des usagers dépités. Comme cette Raimbeaucourtoise, qui explique : « Je viens de Sin-le-Noble. Le premier voyage, ça a été. Au second, on m'a refoulée. Je suis venue ici mais c'est fermé.

 » Plus loin, un homme a du mal à se résoudre à faire demi-tour. « Vous croyez que les gens qui sont venus exprès vont ramener leurs déchets chez eux ? On va tout retrouver dans les fossés, dans la nature !

 », prévient-il. Et de poursuivre : « IIs savent bien que les gens font leur jardin le week-end. Ils auraient dû prévoir. D'autant qu'en semaine, ça ferme trop tôt pour les gens qui travaillent. » « Je sais que vous n'êtes pas responsable », précise-t-il à l'employé de la déchetterie. Qui soupire : « Et dire qu'on n'est qu'en mars... » •

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Rédigé par Zac_Lauwin-Planque

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